Ecotouriisme en Corse Orientale
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Natura è Scontri, au cœur de la nature corse

23
juin.
Natura è Scontri, au cœur de la nature corse

Samedi 17 juin à la Ferme Sorbelle, avait lieu la 1ère édition des « Natura è Scontri » à l’occasion de l'évènement « Bio in festa » organisé en collaboration avec l'association Inter Bio Corse. Cette association régionale cherche à développer l’agriculture biologique en Corse. Leur actions sont diverses : 

  • faire connaître l’offre et la demande
  • soutenir et développer une production bio de qualité
  • structurer les filières biologiques en amont et en aval
  • communiquer et promouvoir les produits régionaux

L’événement Bio in Festa organisé au printemps chaque année a pour ambition d’amener les consommateurs (ou les “consom’acteurs”) sur des lieux de production dans le but de favoriser le lien direct entre producteur et acheteur et de faire prendre conscience à chacun des enjeux de production et ce, notamment dans l’agriculture paysanne.


Natura è Scontri, c'est quoi ?

Les évènements " Natura è Scontri" sont des rencontres, échanges et découvertes éco touristiques, une fois par saison, organisés entre l'Oriente et le Fium'Orbu Castellu. La Corse Orientale a en effet de belles richesses à partager tout au long de l'année. Au fil des saisons, ces journées ouvertes au tout public ont pour objectif de sensibiliser, informer et faire découvrir le territoire et ses acteurs engagés en matière de développement durable. 

Quelques idées avant-gardistes :

Printemps : découverte du miel, des abeilles et de la pollinisation avec sensibilisation, dégustation et atelier ludique et créatif, sortie botanique et cuisine de plantes sauvages, le printemps bio...

Été : balade pédagogique à l'étang ou rivière pour sensibiliser à la préservation de l'eau, observation du milan royal...

Automne : sortie champignons, observation brame du cerf, découverte amphibiens et salamandre, Semaine Européenne de Réduction des Déchets (SERD) : dépollution plage, ateliers DIY...

Hiver : journée des zones humides en février, sortie ornithologique, observation des constellations et du soleil...


Ainsi, c’est avec un beau ciel ensoleillé que nous avons pu découvrir l’activité de Patrick Bill, notre hôte de la Ferme Sorbelle, qui produit des hydrolats et huiles essentielles corses à partir de la distillation solaire. 

La journée a ainsi commencé par une initiation à ce procédé peu commun. À savoir que cette méthode de distillation est utilisable 6 mois par an puisque le reste de l’année la chaleur produite par le soleil n’est pas assez puissante. On distille donc avec le gaz.

Ce chauffe-eau solaire a été conçu par l’association l’Atelier du soleil et du vent qui fait aussi des formations en autoconstruction d’éolienne, en menuiserie…

Pour cela, rien de bien compliqué, Patrick dispose son chauffe-eau solaire au dessus d’une drôle de parabole en aluminium qui réfléchit la lumière sur une focale capable de recevoir des températures avoisinant les 100°C ! 

Ce point focal va ensuite réchauffer une cocotte minute. Cette dernière va alors faire de la vapeur, qui descendra jusqu’à l’alambic, dans lequel auront préalablement été disposées les plantes à distiller. Il ne faut pas oublier de bien les isoler car avec le soleil la puissance est assez limitée donc il faut éviter de perdre trop de calories. La vapeur va alors poursuivre son chemin jusqu’au refroidisseur dans lequel elle va se condenser et elle va finir par tomber dans l’appareil à décantation avec les bénéfices de la plante récupérés. Le liquide que l’on obtient s’appelle l’hydrolat (aussi connu sous le nom d’eau florale). Une partie de ce liquide va alors se séparer de l’eau, c’est l’huile essentielle. 


La plupart du temps, on retrouve l’huile au-dessus de l’eau, mais il arrive que l’huile soit plus lourde que l’eau et qu’elle se retrouve en-dessous. Il ne reste plus qu’à ouvrir le petit robinet et à séparer les deux liquides. Un vrai travail de fourmi ! D’autant plus qu’il faut apprendre à être patient car la longueur d’une distillation peut fortement varier. Pour certaines en 1h ou 2h c’est terminé, d’autres demanderont 3 à 4h et les graines telles que la carotte ou le clou de girofle peuvent être distillées pendant 2 à 3 jours car il faut beaucoup de temps pour que toute l’huile en sorte. D’autres plantes qui ne contiennent pas d’huiles peuvent tout de même être distillées pour leur hydrolat, il est ainsi tout à fait possible d’obtenir de l’eau florale de foin. Original non ?


Samedi, Patrick nous a distillé une plante emblématique du maquis corse, le myrte. Pour 10 kg de myrte distillé, il obtient environ 30 ml d’huiles essentielles… Cela peut sembler bien peu lorsque l’on sait que certaines plantes comme le tea tree par exemple peuvent avoir un rendement de 100 ml pour 10 kg.


Nous sommes ensuite parti à la découverte du grand parc dans lequel nous retrouvons fleurs, arbres et arbustes cultivés par Patrick.

Avant que Patrick n’acquiert le terrain en 2010, la forêt qui était installée depuis 70 ans environ a été rasée par des bulldozers. Après le passage de tels engins, les souches des arbres n’étant pas retirées du sol, des rejets ont repoussé et il a sélectionné ceux qui l’intéressaient notamment du myrte, des arbousiers, des lentisques, et même des oliviers. Pour ces derniers, il a réalisé des greffes, tout comme pour les poiriers sauvages qui sont aujourd’hui une quarantaine. 

Si vous vous demandez pourquoi cet espace arboré n’est pas organisé tel que l’on a l’habitude de le voir, c’est tout simplement parce que les arbres ont repoussé naturellement ainsi, de manière très serrée. Ce lieu n’était pas aménagé, il n’avait ni clôture, ni chemin, c’est donc Patrick qui a créé cet espace à son image.

Vous apercevrez donc au fil de cette balade un nombre incalculable de plantes, vous pourrez les sentir, les toucher… Si vous avez de la chance, peut-être seront-elles même en fleurs. Patrick pourra vous en donner les propriétés, ses méthodes de cultures… Les plus grands secrets à prendre sont certainement du côté des jojobas qu’il a réussi à faire installer sur son terrain et avec lesquels ils créent de l’huile.



Après cette belle promenade, nous avons pu profiter de la restauration locavore proposée par Brunella et Laurent qui travaillent avec Patrick, des produits frais et locaux au rendez-vous.

Côté salé ils nous ont préparé : 

  • bowl végé et bowl nustrale
  • wrap végé ou wrap nustrale
  • muffins au courgettes 

Et côté sucré : 

  • gâteau au chocolat
  • panna cotta
  • et muffins aux abricots de la ferme

Pour la boisson, nous avons tous été déconcerté par le kombucha fait maison de Brunella qui était délicieux.


Lors de cette journée à la Ferme Sorbelle, Thomas de Inter Bio a présenté quelques insectes auxiliaires au jardin. Ils sont utiles car ils permettent d’éliminer les indésirables. Par exemple, saviez-vous que les perce-oreilles ou “forficule” mangent les larves d’escargots ? ou bien, que les coccinelles sont de véritables prédateurs pour les pucerons ? Nous pouvions également les observer au microscope car certains sont très petits et ne mesurent même pas 5 mm comme l’Encarsia formosa ou le cécidomyie. 



Tout au long de la journée, nous tenions notre stand d'écotourisme afin de présenter le réseau, son but, ses actions… et surtout pour vous rencontrer. 

A très vite pour notre prochain rendez-vous !

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